lundi 15 juillet 2013

Le socialiste Hollande est lamentable et pleutre face au FN

source: Mediapart

Du Front national, le Président de la République "dénonce" un vague racisme. Il dit : Quand on dit qu'on va chasser ceux qui ne sont pas comme nous, ceux qui ne sont pas Français et même peut-être certains Français, c'est d'une extrême gravité.
Les propos présidentiels sont lamentables à tout le moins. Quel est ce nous ? Parce que je suis "Français" (ce dont je me fiche absolument, personnellement), il y a un nous qui me relie, que je le veuille ou non, à la lie beauf et lepéniste gorgée de haine pour les plus pauvres, les plus faibles et les plus précaires ?
Par ce nous, Hollande acte (mais le P"S" a toujours acté l'égoût discursif lepéniste) une sorte de réel Front national. Il y a eux et nous. Eux, les Roms. Eux, les Musulman-e-s. Eux, les Noirs. La liste est allongeable à merci, au gré des remous réactionnaires de l'air du temps.
Si Hollande n'a que cela à dire "contre" le F"N", très franchement, qu'il se taise ! De tels propos ne peuvent que faire écho à la pusillanimité de Hollande au sujet des "étrangers" il y a un peu plus d'un an lorsqu'il se révélait incapable de dire que non, il n'y a pas trop d'étrangers en France.
L'extrême gravité, ce n'est pas tant le FN que le reste de la clique parlementaire. Cela est clairement visible avec les propos, certes abjects, du vieux Le Pen sur les Roms. Propos qui ne sont que la pointe extrême du consensus anti-Roms qui déferle sur notre pays pourri. Le FN, ainsi, ne fait que reprendre et amplifier ce que le consensus parlementaire instille.
Parler de "gens qui ne sont pas comme nous" quand on a fait tout un pataquès pour supprimer le mot "race " de la Constitution en dit long, pardon !, sur la débilité (en fait, non, ces gens sont plutôt des incendiaires) des hiérarques socialistes. C'est un propos à la fois infantile (on croirait que Hollande parle à de très jeunes enfants) et odieux : pourquoi ne sont-ils pas comme "nous" ? Question de couleur(s) ? De religion(s) ? Ah bon ? Il y a une religion et une couleur françaises ?!
C'est qu'à force d'avoir à la fois encouragé le FN (voir billets précédents, notamment sur le rôle néfaste de la Mitterrandie en la matière) puis cédé face au langage criminel de celui-ci, le PS, par la voix de son Président, ne peut plus rien dire d'autre que ce genre d'inepties. Comme en plus, "les gens qui ne sont pas comme nous" ne votent pas (enfin, si, ceux qui sont Français), on ne va quand même pas les défendre face à des lepénistes pleinement intégrés, eux, au système...
Tant que ce genre de propos pourra se tenir, tant que l'idée d'un "problème immigré" (ou, variante : "problème avec l'islam") pourra passer pour une opinion aimable et recevable, alors, le Front qui n'a de national que le nom aura de beaux jours devant lui.

***

Après tout, ce 14 juillet est particulier : il marque le vingtième anniversaire de la mort de Léo Ferré, disparu, donc, en 1993. 14 juillet, 93 et Ferré renvoient à une certaine France dont le mot ultime pourrait être ce vers d'Aragon chanté par Léo :
Vingt et trois étrangers et nos frères pourtant
Car c'est sûr, Missak Manouchian, qui n'était pas "comme nous" selon les critères des ours savants de la social-démocratie, était bien plus que cela. Mais cela, cette fraternité internationaliste prolétarienne et patriote, pour la comprendre, il faut être... communiste !