Ce
samedi 26 octobre 2013, une manifestation pour la libération de
Georges Abdallah est organisée à Lannemezan. Rendez-vous à 14h
devant la Gare de Lannemezan suivi d'une marche et d'un rassemblement
avec les prises de paroles des organisations et collectifs solidaires
devant la Centrale de Lannemezan.
Nous
n'oublions pas les prisonniers politiques basques incarcérés dans
la même prison avec Georges et tou-te-s les prisonnier-ère-s
sociaux criminalisé-e-s par la "justice" et le système
capitaliste. La solidarité de classe est notre arme!
Collectif
de solidarité avec Georges Abdallah au Pays Basque
(Extrait)
DÉCLARATION DE GEORGES ABDALLAH
AU
PROCÈS DU 26 FÉVRIER 1987 (PARIS)
L'anéantissement
des régions périphériques aux centres impérialistes
"Ne
pas commenter la nature de votre Cour ne veut nullement dire
cautionner son illégitimité, sans occulter non plus sa parfaite
légalité qui illustre à juste titre le gouffre qui sépare votre
monde légal de notre monde réel; représentation authentique de la
paix instaurée par votre système, maintenue par l'anéantissement
de millions d'hommes dans nos régions des périphéries.
Une
"Paix" et une "légalité" imposée par le
système criminel capitaliste
En
dépit des souffrances de tous les peuples de la terre, vos
patron-ne-s imposent la paix et la légalité de leur système
criminel dont la guerre fait partie intégrante ; mais vous vous
trompez si vous espérez que la guerre ne dépassera jamais plus les
régions des périphéries.
40
ans après la Libération de Paris
40
ans après la libération de Paris, on voit persister dans votre pays
(l'État français) une référence quasi obligée de tous vos
patron-ne-s aux années d'Occupation, référence mystifiante,
larmoyante et vantarde ; elle occulte d'une part la lâcheté de tous
ceux qui se foutaient des porteurs de l'étoile jaune, et qui n'ont
découvert leur virilité qu'en soutenant les escrocs qui exploitent
les terribles souvenirs d'Auschwitz et d'autres crimes de votre
système ; et d'autre part, elle occulte aussi les raisons des
actions illégales de ces "terroristes lépreux" de
l'Affiche Rouge (1) et de leurs
Camarades qui sauvaient l'honneur de votre pays en se battant
héroïquement contre l'ordre des criminels et de leurs fantoches.
Il-elle-s se sont battu-e-s ici en France et ailleurs. Il-elle-s
attaquaient là où il-elle-s pouvaient, foulant aux pieds toute
légalité qui entravait leur légitime combat.
4
ans d'Occupation de l'hexagone au Liban...
4
ans d'Occupation de votre hexagone ont mis en lumière la criminelle
légalité de votre système impérialiste et ont comblé d'honneur
tous ceux qui s'étaient attachés à la légitimité de le
combattre.
(...)
cela ne nous empêche pas d'espérer voir ressurgir de "nouveaux
lépreux", beaucoup plus nombreux, dont le mouvement soit
dépourvu des "Massu" (2) et
qui s'engagent dans le même combat des "pestiférés" du
Moyen et Proche-Orient, de l'Asie, de l'Afrique et de l'Amérique
centrale pour mettre un terme à la légalité de votre paix garantie
par la stratégie d'anéantissement de vos patron-e-s dans nos
régions périphériques. Heureusement, l'actualité ne dément pas
nos espoirs."
Notes.
(1)
L'Affiche Rouge:
cette
affiche de propagande nazie a été placardée en France afin de
stigmatiser l'origine étrangère et juive -dans le contexte de la
condamnation à mort- de 23 membres des Francs-Tireurs et
Partisans-Main-d'œuvre immigrée (FTP-MOI): le réseau dit
"Manouchian" de la région parisienne, suivie de leur
exécution, le 21 février 1944.
Le
réseau Manouchian était constitué de 23 résistant-e-s
communistes, dont 20 étrangers, des Espagnols rescapés de Franco,
enfermés dans les camps français des Pyrénées, des Italiens
résistant au fascisme, Arméniens, Juifs surtout échappés à la
rafle du Vel'd'Hiv de juillet 1942 et dirigé par un Arménien,
Missak Manouchian. Il faisait partie des Francs-tireurs et partisans
- Main-d'œuvre immigrée.
La
liste suivante des 23 membres du groupe Manouchian exécutés par les
Allemands signale par la mention (AR) les dix membres que les Nazis
allemands ont fait figurer sur l'affiche rouge :
-Celestino
Alfonso (AR), Espagnol, 27 ans
-Olga
Bancic, Roumaine, 32 ans (seule femme du groupe, décapitée en
Allemagne le 10 mai 1944)
-Joseph
Boczov [József Boczor; Wolff Ferenc] (AR), Hongrois, 38 ans -
Ingénieur chimiste
-Georges
Cloarec, Français, 20 ans
-Rino
Della Negra, Italien, 19 ans
-Thomas
Elek [Elek Tamás] (AR), Hongrois, 18 ans - Étudiant
-Maurice
Fingercwajg (AR), Polonais, 19 ans
-Spartaco
Fontano (AR), Italien, 22 ans
-Jonas
Geduldig, Polonais, 26 ans
-Emeric
Glasz [Békés (Glass) Imre], Hongrois, 42 ans - Ouvrier
métallurgiste
-Léon
Goldberg, Polonais, 19 ans
-Szlama
Grzywacz (AR), Polonais, 34 ans
-Stanislas
Kubacki, Polonais, 36 ans
-Césare
Luccarini, Italien, 22 ans
-Missak
Manouchian (AR), Arménien, 37 ans
-Armenak
Arpen Manoukian, Arménien, 44 ans
-Marcel
Rayman (AR), Polonais, 21 ans
-Roger
Rouxel, Français, 18 ans
-Antoine
Salvadori, Italien, 24 ans
-Willy
Schapiro, Polonais, 29 ans
-Amédéo
Usséglio, Italien, 32 ans
-Wolf
Wajsbrot (AR), Polonais, 18 ans
-Robert
Witchitz (AR), Français, 19 ans
(2)
Général Massu: militaire français,
ancien "résistant" face à l'Occupation nazie en France et
fasciste membre actif de la Guerre Sale (Écoles française des
Escadrons de la mort: Terreur d'État militaro-politique,
administrative et constitutionnelle) mise en oeuvre contre les
populations civiles depuis la Guerre d'Indochine puis
institutionnalisée lors de la Bataille d'Alger et exportée partout
dans le monde par l'État français, jusqu'à ce jour. En Algérie,
le Général Massu a directement sous ses ordres: Roger Trinquier
(théoricien de la Doctrine fasciste de "La
guerre moderne",1961) et Paul
Aussaresses (3) et il supervise la mise en place et l'exécution du
Programme de Guerre Sale (tortures, dispartions et assassinats
massifs visant la population civile).
(3)
Paul Aussaresses: militaire fasciste
français. Durant la Seconde Guerre mondiale, il participe au
Jedburgh en vue de coordonner les opérations de "résistance"
dans les territoires occupés par l'armée allemande. Il participe à
la création du 11e Choc, le bras armé du SDECE (l'ancêtre de la
DGSE), avant de prendre part à la guerre d'Indochine puis à la
guerre d'Algérie. Après la guerre, il enseigne les techniques de
contre-insurrection à Fort Bragg, aux États-Unis, avant d'être
promu colonel et d'être nommé à la section française de
l'état-major international de l'OTAN. Il est ensuite nommé attaché
militaire au Brésil en 1973 durant la Dictature militaire au Brésil,
où il enseigne au CIGS de Manaus. Aussaresses a travaillé par la
suite comme vendeur d'armes pour l'entreprise Thomson.