mardi 17 septembre 2013

9 militants antifascistes interpellés à Paris

PARIS, SAMEDI 14 SEPTEMBRE 2013.

Malgré l'interdiction d'une manifestation de soutien à Esteban, le jeune homme soupçonné d'avoir provoqué la mort du militant antifasciste Clément Méric en juin dernier à Paris, des incidents ont émaillé la journée de samedi. Neuf militants antifascistes ont été interpellés et placés en garde à vue dans l'après-midi après avoir lancé des chaises dans un café du XVe arrondissement.

Cette semaine, des groupes d’extrême droite avaient appelé à manifester via une campagne d’affichage et sur les réseaux sociaux. Esteban, soupconné d’être l’auteur du coup de poing mortel sur Clément, avait fait savoir qu’il ne voulait pas de ce soutien. Mais le préfet de police, pressentant «de sérieux risques d’affrontement» entre ces groupes d’extrême droite et les antifascistes, indignés par cet appel, avait interdit plusieurs manifestations mercredi.

Des groupes anti-fascistes avaient bien l'intention de défendre la mémoire de Clément Méric alors que leurs adversaires entendaient soutenir le principal suspect dans cette affaire, un jeune skinhead de 20 ans, Esteban Morillo.

Deux autres manifestations, sans lien direct avec les premières, avaient également été interdites car susceptibles «de provoquer des affrontements» entre des militants antifascistes et d'extrême droite : l'une de l'association anti-avortement «Sos tout-petits», l'autre à l'appel du mouvement anti-islam Riposte laïque.

Toute la journée, la rue Caumartin (IXe arrondissement), ainsi que les abords de Denfert Rochereau et de la station de métro Duroc, les trois lieux de rassemblement prévus, sont restés sous haute surveillance policière, un «dispositif disuasif». Les forces de l’ordre ont dispersé sans heurts les quelques manifestants d’extrême droite arrivés malgré l’interdiction en début d’après-midi. Un seul a été interpellé à la station Duroc à 14 heures. «L’individu refusait de partir et portait un sac à dos remplis de fumigènes», indique une source policière.

Dans le café du XVe arrondissement, «il n’y a pas eu de bagarre à proprement parler, résume la même source. Les jeunes antifascistes ont lancé les chaises et se sont enfuis aussitôt. Grâce au dispositif policier et à la vidéo surveillance, on les a retrouvés». Ce samedi soir, les quatre endroits restaient sous surveillance policière.

Clément Méric, jeune étudiant de Sciences po, avait trouvé la mort le 7 juin rue Caumartin (IXe). Le principal suspect, un skinhead de 20 ans, Esteban Morillo, a été écroué et mis en examen dans cette affaire après avoir reconnu avoir frappé la victime. Début août, un autre skinhead de 20 ans, Samuel Dufour, aussi écroué, a été mis en examen pour «violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner» dans cette affaire.Les enquêteurs s'emploient à déterminer les circonstances exactes de la bagarre. L'autopsie avait démontré que l'étudiant était mort des suites de plusieurs coups qui lui avaient été portés, et non du choc contre le plot métallique sur lequel il était tombé.